Regarde maman, j’ai envoyé chier un flic

Regarde maman, j’ai envoyé chier un flic

Si vous avez déjà dépassé un autobus scolaire vous serez familier avec la façon dont les enfants s’expriment devant des adultes qu’ils ne connaissent pas. Ce n’est pas toujours poli. 

C’est bien normal et sain pour les enfants de tester les limites de leur monde. Leurs parents enseignent certaines choses. À mesure qu’ils grandissent les jeunes se font leurs propres idées. On ne voudrait quand même pas qu’ils deviennent des automates qui ne savent pas se tenir debout, right? 

Moi, comme parent de trois ados, j’ai appris comment gérer ça de la façon qui me convient et qui, d’après moi, est la meilleure pour mes rejetons. Comme mes enfants ont beaucoup de caractère (ça vous jette sur le cul, je le vois bien), je les laisse commettre leurs propres bourdes. On apprend toujours plus vite comme ça, et en plus personne ne me reproche de les avoir induites en erreur. 

Peinard. 

Toujours est-il que. L’autre jour à Ottawa il y a un jeune élève dans un autobus scolaire qui a salué un flic avec juste un doigt. Et le gros épais de policier d’ordonner au chauffeur d’arrêter et de monter à bord du bus pour réprimander l’enfant devant tout le monde. 

J’ai appris, un peu par la bande, que l’enfant en question peut être difficile. Qu’il intimide les autres. Admettons, pour les besoins de la cause, qu’il est tannant en mautadit. Et alors? De voir un policier intimider un jeune de cet âge pour lui avoir manqué de respect dépasse l’entendement 

Et puis d’abord on a tous le droit d’être impoli. Il y a même un juge récemment qui a affirmé que ce geste en particulier est protégé par la liberté d’expression garantie par la charte des droits. 

Il y en a qui préfèreraient que personne ne soit jamais impoli. Pas moi. Je trouve que la politesse forcée est une forme de violence émotionnelle et je n’embarquerai jamais là-dedans. Qu’on s’exprime, sacrament. Ça nous fera du bien d’être honnêtes les uns envers les autres, pour une fois. 

Ce flic idiot devrait être réprimandé en bonne et due forme pour abus de pouvoir, intimidation et pour avoir enfreint les droits constitutionnels. Le respect, ça se gagne. Ça ne s’ordonne pas. Et lui, il ne le mérite pas.