Kindly go cook yourself an egg

Kindly go cook yourself an egg

(Le français, comme d’habitude, voyage en seconde classe et suit l’anglais.) 

Wednesday night was the first, last and (I hope) only French debate between politicians in the running for the leadership of the federal Conservative party. 

And thank goodness for that. 

I was outside in a field watching kids play frisbee and only caught the last 40 minutes or so. I’d poured myself a healthy dose of Malbec for emotional support and was also chatting with a friend on the side to keep me sane. And I still got really annoyed. 

Not about the policies or politics. About the language. Other than Jean Charest and Pierre Poilievre, nobody on that stage can operate in French. They clearly could not understand the questions put to them. They also could not talk with one another. They kind of could read prepared lines — badly — and that’s about it. 

I’m about to lose my ever-loving mind. So I’ll be very clear. 

If you’re the sort of person who has federal political ambitions, if you’re actually in the running for a job that could, in theory, make you prime minister of Canada, and you can’t be bothered to understand and speak French at an operational level, kindly go cook yourself an egg, like we say where I’m from. I have zero time for you, and neither should anyone else. 

I’m not asking for perfection. Very few people can be perfectly bilingual. I know how hard that is to achieve. It took me decades to get so fluent in both languages that I can make a living writing in either one. That’s not the standard I’m asking for. 

Stephen Harper, not someone I have fond memories of, actually gets a lot of points for the way he improved his French between 2006 and 2011. And it was still very much imperfect. But you could tell he had made the effort, and it was paying off near the end. Because francophones could understand him. 

And in case you’re wondering, the French you learned in your suburban Toronto high school isn’t up to snuff. 

You are asking people — not just Quebecers, but francophones outside Quebec as well — to trust you with their vote. The least you can do is learn to speak their language. If you can’t be bothered to do it, go home, learn, and come back when you’re ready.


Mercredi on a eu droit au premier, dernier (espérons!) et unique (bis) débat des candidats à la chefferie du parti conservateur du Canada en français. 

Prenons quelques instants pour remercier le ciel de nous en avoir envoyé qu’un seul. Maudite marde que c’était pénible. 

J’ai manqué la première partie parce que j’étais dans un champ lointain à regarder des jeunes pratiquer le frisbee. Je n’ai entendu qu’environ 40 minutes à la fin, ayant pris soin d’avoir, à portée de main, un gros verre de Malbec (mon soutien émotionnel) ainsi qu’un excellent ami avec qui je placotais pour me garder sereine. 

Et j’étais en maudit pareil. 

Pas à cause de la politique. À cause de la langue. Jean Charest parle français. Pierre Poilievre aussi, même s’il fait des fautes. On le comprend, t’sé? Les autres étaient parfaitement insupportables. Souvent ils ne comprenaient rien de ce qui se disait. Et étaient incapables d’entretenir la plus simple conversation. Tout ce qu’ils pouvaient faire, et encore, c’était de bâcler des lignes préparées d’avance. 

Alors permettez-moi de péter une coche. 

Si vous êtes une personne qui entretient des ambitions en politique fédérale, si vous êtes dans la course pour une job qui, en théorie, pourrait faire de vous premier ministre du Canada, et que vous n’êtes pas foutus d’apprendre le français avant de vous présenter devant le monde, vous êtes priés d’aller vous faire cuire un œuf. 

Je ne veux même pas savoir comment vous épelez votre nom. Je me contrecrisse de vos ambitions. Si vous n’êtes pas foutus de me parler dans ma langue, je ne veux rien savoir. C’est-y assez clair? 

Je ne demande pas la perfection. C’est très difficile d’être parfaitement bilingue. J’en sais quelque chose, croyez-moi. Ça ma pris des décennies à pouvoir gagner ma vie de façon élégante dans les deux langues. Ce n’est pas le niveau demandé. Je veux juste vous entendre dans un français compréhensible. Avec des petites erreurs et un accent perceptible, oui. Mais je dois être capable de vous suivre, et vice-versa. 

Stephen Harper, un homme dont je ne garde aucun bon souvenir, avait tout de même fait des efforts considérables entre 2006 et 2011, quand il est devenu premier ministre. Son français ne sera jamais bien beau. Mais au moins depuis 2011 on le comprend. C’est tout ce que je demande. Arrêtez de me faire saigner des oreilles. 

Ça prend du culot en sacrament pour demander aux gens de voter pour vous sans même faire l’effort de le faire dans leur langue. 

Allez-donc apprendre, tiens. Vous reviendrez quand vous serez prêts.